mercredi 1 juillet 2015

Une semaine dans les steppes mongoles, chez les nomades !!


Joe nous récupère à 08h50 à la guesthouse pour un départ prévu à 9h. Les Mongols sont très ponctuels! On embarque nos sacs et notre carton de bouffe dans sa Toyota, direction l'aventure!!


Pour faire baisser le prix de notre excursion, on a joué sur la bouffe, ici ça ne coûte rien! Nous avons notre réchaud et nos bidons, on va se débrouiller avec nos pâtes et nos boîtes comme d'habitude; et ça tombe bien, car même si ça ne fait que 4j que nous sommes en Mongolie, je fais déjà une overdose de mouton, du bouillon de mouton, des raviolis de mouton, des noodles de mouton, des steaks ou des côtelettes bouillies de moutons, du "risotto" de mouton au beurre; qui te laissent une haleine grasse dans la bouche et une odeur de mouton toute la journée!


On sort rapidement d'UB malgré la circulation déjà dense. En moins de 20 min, nous sommes dans les steppes, bye bye les buildings, la pollution et le vacarme d'UB. La route goudronnée en ligne droite est longue, pas un virage en vue, on traverse des minis villages semi-nomades, de maisons en durs ou en bois, des petites supérettes et quelques restaurants. Il y a une yourte par enclos délimité au carré et le reste est en dur. 

En chemin, on croise déjà des dizaines de chevaux sauvages, des centaines de brebis, de chèvres et de moutons, en troupeau. Des vautours tourbillonnent au dessus du cadavre d'un cheval. La route est très monotone pour le chauffeur, mais pour nous c'est le dépaysement total! Il y a 280 km pour atteindre Egii Nuur. 

JC me dit que nous sommes presque arrivés, je m'inquiète un peu; j'espère que nous sommes pas  au bord de la route! Et là, d'un coup d'un seul, Joe braque sur la gauche pour s'enfoncer dans la steppe hors piste. C'est le rodéo dans son 4X4! Là, on pense à notre escapade à Okhlon et aux UAZ sans suspensions, je me dis, ça doit envoyer dans les vieilles voitures soviétiques! On s'agrippe à la poignet du Land Cruiser et c'est parti pour le rallye! 

A la vue de petits renards, Joe s'amuse à les poursuivre avec son bolide, il s'éclate, le hors piste c'est son kiffe!! Il nous parle alors du Hunting Wolf, la chasse aux loups qu'il organise parfois avec des clients; et des ours au nord de la Mongolie! On arrive au bord d'un lac avec deux grands campings d'une dizaine de yourtes, Joe nous laisse nous promener au bord du lac pendant qu'il va prospecter pour notre nuit de ce soir! On comprend en fait que rien n'est organisé! Il a été prévenu hier à 18h, forcément, puisque l'on s'est décidés à 17h30; et ce matin, il a eu une enveloppe à la guesthouse, c'est à lui de se débrouiller avec ce montant ( que l'on ne connaît pas ) et d'organiser notre séjour! On le voit faire des aller-retour avec son 4X4, l'un des camping n'est pas encore ouvert, la saison n'a pas vraiment débuté, et c'est vrai qu'il y a très peu de touristes cette année. L'autre camping, lui demande 50$ pour la nuit! Normal, il est le seul ouvert, il en profite pour faire son beurre, et il est équipé de sanitaire, d'eau chaude et d'un restaurant, tout ce que l'on veut pas! On remonte à bord à la recherche de vrais nomades et non de business nomades!Finalement, on trouve un couple avec leur petite fille qui nous accueille dans une yourte à côté de la leur. L'emplacement est parfait sur une butée face au lac, la vue magnifique. La yourte très sommaire est spacieuse, le propriétaire est en fait en train de construire un camping, mais pour l'instant, il n'y a que 2 yourtes de montées. On ne se sent pas vraiment chez l'habitant mais on s'en accommode... On profite du calme et de la sérénité des lieux, nous sommes dans un autre monde!


A 22h, le soleil se couche enfin, et nos hôtes viennent nous faire le feu pour la nuit, il ne fait pas 10 degrés dans la yourte. Joe lui, dort dans son 4X4, il a l'habitude, pourtant il reste 3 places ici! Senseii, le père de famille, coupe des bûchettes de bois encore vert et lance le feu dans le poêlon central. Très vite, ça devient un vrai sauna, dans les 40 degrés! On est obligés de se découvrir tellement c'est insoutenable! Vers 23h, je me lève pour aérer la pièce! On fini par s'endormir à moitié nu; pour se réveiller à 2h du mat par la nuit froide et se mettre dans nos plumes. 


On dort comme des bébés jusque 9h!! Aujourd'hui direction le lac blanc du côté de Tariat-Jargalant! Après 5h de route, et des paysages toujours aussi beau les uns que les autres, on rencontre nos premiers yacks au bord de la route. Puis on traverse un ancien volcan inactif le Khorgo Uul, on remonte la colline, et nous sommes au lieu dit : le lac blanc ou Terkhiin Tsagaan Nuur!


L'endroit est sacré; et tout simplement idyllique, on a une chance incroyable, on assiste de nouveau au dégel du lac! Les centaines de cairns entourés de rubans bleus en amont du lac représentent les vœux des habitants. Comme à Okhlon, il y a des billets dans les tas de pierres volcaniques. Les habitants viennent s'y recueillir, prier en fin de journée. Le lac sert aussi d'abreuvoir, les femmes mongols viennent avec des charrettes et leurs bidons pour s'approvisionner en eau. Ici aussi l'eau est si pure, qu'elle n'est pas filtrée non plus.



Nous sommes chez Matheir, cette femme d'une quarantaine d'années nous accueille chaleureusement en habit traditionnel, avec un délicieux "risotto" de viande et de lait de yacks, ça nous change du mouton! Nous sommes ici réellement chez l'habitant, d'ailleurs elle nous laisse sa yourte personnelle, qu'elle partage avec son mari sa fille et son fils. Il y a de la vie ici, entre le troupeau de yacks, de brebis et chèvres, de moutons et de chevaux, il y a de quoi faire! Nous sommes un peu en retrait du village à 1,2 km, avec une vue imprenable sur le lac blanc, entre steppe et montagne, à l'abri dans le creux d'un rocher! 




Quand le père de Matheir rentre les yacks dans leur enclos à 21h, tout de suite,on se propose d'aider à la traite des yacks qui a lieu tous les matins à 7h précise par les 3 femmes de la famille ( la grand mère et ses deux filles, dont Matheir ). Du coup, on ne traine pas, on se couche tôt, la journée de demain s'annonce prometteuse! 


06h50, la nuit a été froide, normal nous sommes à 2200m d'altitude; on s'extirpe rapidement du lit, car ici 7h, c'est 7h! Comme prévu, on retrouve Matheir dans l'enclos des Yacks. Les bébés sont séparés de leur mère pour la nuit. Un par un, les petits sont lâchés pour aller téter leur mère, pour favoriser la montée de lait pour la traite. Puis, Matheir noue les pattes arrières de la femelle et s'installe avec son seau et son mini tabouret dans l'enclos. Et là, on entend le bruit du lait tomber dans son seau métallique. Elle presse de chaque main les petites mamelles du bout des doigts. Après une vingtaine de pression, c'est à mon tour; et ce qui paraît être un jeu d'enfants pour elle, ne l'est pas pour moi. Les mamelles sont si petites et glissantes que le petit jet part de travers et m'asperge le pantalon. La technique n'est pas si évidente et demande force et précision. Il faut saisir la mamelle entre le pouce et l'index; et ramener le lait avec le pouce. JC s'essaye à son tour, il n'est guère plus doué que moi. Mais je persévère et reprends la main, et là j'entends le bruit régulier du lait tomber dans mon sceau, avec l'odeur du lait chaud fumant. Moi qui n'en boit jamais, cette sensation me procure une grande satisfaction! Nous sommes prêts pour le monde rural dans ses Pyrénées natives!!



A 8h, c'est le petit déjeuner, du thé de lait de yack, d'eau et de fleurs de pins séchées, le tout porté à ébullition. JC adore! Impossible pour moi de boire du lait quelqu'il soit, j'hésite mais je n'y parviens pas! La journée suit son cours; chacun s'affaire à sa tâche quotidienne, pour Matheir c'est le nettoyage de l'enclos des chèvres et des moutons. Les crottes sont récupérées pour être disposées sur les toits des abris des enclos, comme isolant thermique. Il y en a toujours un dans les parages pour taquiner voire malmener les bêtes, tandis que sa grande fille s'arrange pour soigner le troupeau.


A 10h, c'est l'heure du "horse riding" avec Sabrina et Virgile, des hollandais en tourdumondiste aussi! JC se montre être un talentueux cavalier pour sa première à cheval! Il maîtrise son canasson comme il l'appelle, avec des "tchous" à répétition pour le faire avancer et l'emmener au trot, à travers la steppe et le chemin qui mène au volcan. On rit à s'imaginer vivre en fermiers dans les Pyrénées! 



A 16h, nous sommes de retour pour retrouver Matheir qui nous a préparé des crêpes mongoles au lait de yack et au sucre, très savoureux. Puis elle enchaine sur la préparation d'une pâte pour faire les noodles qui sont servies avec le mouton; la pâte doit reposer plusieurs heures pour durcir. Ensuite, on la découpera en lamelles d'un demi centimètre. 


En attendant, elle lance donc le "barbecue" de ce soir : le Khorkhog! Pour cela, elle introduit des pierres dans l'insert du poêlon flambant, et prépare une marmite en fonte dans laquelle elle fait bouillir un peu d'eau et des épices. On découpe quelques légumes, carottes, pommes de terre, choux, oignons et biensur la viande de mouton ( tant attendue!! ). On se demande toujours comment elle va faire griller la viande, ou si on va avoir le droit a de la viande bouillie!  Matheir réouvre alors son insert pour en sortir à la pince ses pierres brûlantes et les déposer dans la marmite, qui nous plonge alors dans un nuage de fumée au contact de l'eau. L'eau s'évapore en grande partie puis elle s'empresse alors de déposer les morceaux de moutons sur les pierres fumantes. Une fois la viande saisie recto verso, elle y rajoute les légumes. Elle nous prépare en fait notre pot au feu ancestral, de nos mamans!! Un régal! Toujours un peu trop gras, mais ça fait plaisir de manger de la viande grillée, et des légumes ( surtout!! ).




Le lendemain matin, après une nouvelle traite des yacks et un petit déjeuné local, il est temps pour nous de partir vers une nouvelle destination! C'est le cœur serré que l'on quitte Matheir et sa famille. Je lui offre des petites boucles d'oreilles avec des perles bleues, je sais qu'elle les aime, on laisse des gaufrettes au chocolat pour les enfants. Pour eux, c'est leur quotidien, mais ils nous ont offerts des moments simples et inoubliables au sein de leur famille. 
Après 3h de route, nous voilà de nouveau à Tsetserleg, l'ancienne capitale, pas très intéressante en soi, mais il y a un musée et un temple. Notre guide nous donne quartier libre pour manger, mais au lieu de ça, on décide de grimper au sommet du temple pour admirer la vue.



 Une heure de piste nous attend encore avant d'arriver à Hot Springs, haut lieu de villégiature! Ça nous emballe pas trop au départ, mais Joe choisi le dernier des 4 campings! Dans ce camp d'une vingtaine de yourtes, nous sommes 8, un couple d'israélien déjà rencontré à l'ambassade de Chine, quand nous avions fait nos visas et 4 allemands! Le camp est en pleine effervescence, une dizaine d'hommes s'affairent à monter les yourtes pour l'ouverture de la saison tandis que les femmes nettoient le mobilier! Grosse surprise, en plus de sanitaires, ce camp possède un spa, oui un spa en plein air, avec trois bassins d'eau chaude sulfureuse, même si on n'est pas venu chercher ça en Mongolie, on ne va pas se mentir, c'est un peu le rêve après 4j à se débarbouiller aux lingettes!


L'avant dernier jour est destiné aux visites culturelles. On commence par le temple Erdene Zuu, qui hébergé plus de 1000 moines à sa grande époque. Aujourd'hui, il ne reste que 3 temples transformés en musée, entourés par un mur d'enceinte de 108 stupas. Une petite communauté de moines bouddhistes pas plus d'une cinquantaine sont fidèles au lieu et à leur dévouement.




 On continue par le musée de Kharakhoum, fort intéressant, de l'ancienne capitale de l'empire mongol sous Gengis Khan en 1220. On comprend enfin l'histoire et surtout l'ampleur de l'empire mongol. Gengis Khan est pour tous le héros, le ré unificateur de la nation, d'où la grande place à son effigie et à ses fils à UB! 

On finit notre séjour trop court, dans les steppes mongoles, par une virée dans le "petit Gobi", cette large bande de sable sortie de nulle part sur la taïga, pour faire un tour à dos de chameau. Une balade autant inoubliable que drôle, quand on voit la tête de ces grosses bêtes chevelus au petit trot! Mémorables en fou rires!



C'est déjà l'heure de retrouver la jungle d'UB, on regrette déjà l'ambiance de notre vie de nomades de yourte en yourte. Nous avons appris qu'il y a des règles à respecter quand on vit dans une yourte; mais comme partout malheureusement, les traditions se perdent... Cependant, on en sait un peu plus sur: 
Ce qu’il ne faut PAS faire dans une yourte, aussi appelée une "ger"
Siffler si vous êtes à l’intérieur.
S’appuyer contre un meuble ou la parois de la ger.
Jeter de l’eau ou des déchets dans le feu, il est sacré.
Pointer vos pieds vers le nord (opposé de l’entrée) si vous êtes assis dans une ger.
Précéder une personne plus âgée.
Tourner le dos aux objets religieux et aux photographies du fond de la ger.
Prendre de la nourriture d’un plat avec votre main gauche.
Ce qu'il faut faire dans une yourte 
Garder votre chapeau lorsque vous entrez, mais soulevez-le légèrement en signe de salutation.-
Recevoir les choses de la main droite ou des deux mains et s’assurer que vos manches ( si vous portez le Dell ) sont entièrement déroulées.
Enlever vos gants lorsque vous saluer quelqu’un.
Marcher dans la ger dans le sens des aiguilles d’une montre.
Se saisir des choses avec la main droite, la paume vers le haut.
Vous asseoir en tailleur par terre, les lits sont faits uniquement pour dormir.

3 commentaires:

  1. que d aventures!!!! j avais pris un peu de retard mais ca y est ,je vous suis de nouveau! a tres bientot,gros bisous a vous deux! j attend la suite...............

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  2. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  3. Superbe et fantastique!!!! J'en prends plein la vue et les commentaires sublimes... A lire et regarder les toiles c'est vraiment chouette. Merci à vous deux pour ces partages. Gros bisous.

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