vendredi 26 décembre 2014

Vivre à Unguja, coté mer

Nous voilà donc côté mer dans la "cohue" touristique de Paje, la Mecque des kitesurfeurs!! On kiffe pas trop l'ambiance board short, avec la mèche ou la casquette au choix qui te regardent un peu de haut, mais bon chacun son univers!!
Malgré tout, le matin, à marée basse, nous avons ce beau spectacle qui contraste, des femmes au sol qui vivent au rythme des marées dans les "champs" de mer, avec les voiles des kitesurfeurs qui tourbillonnent dans le ciel! 


Ces femmes ont beaucoup de mérite, elles travaillent durement assises comme recourbées à ramasser les algues pour ensuite les faire sécher et les vendre pour la fabrication de cosmétique. 


Les garçons courent sur la plage avec de mini cerfs volants qu'ils ont confectionné eux même avec deux bouts de bois, une ficelle et un sachet plastique! Si ce n'est pas de la débrouillardise ça! Ils sont tout sourire, fiers de leur travail. Les filles, elles, aident les mamans à ramasser de minuscules coquillages en grattant le sable avec un bout de bois, pour ensuite les cuisiner!


Le lendemain, on se met à la recherche des clubs de plongée aux alentours, on se rend compte que ce versant de l'île n'est peut être pas l'idéal pour la plongée! La barrière de corail est proche mais il y a tellement de vent et de grosses marrées en ce moment que l'eau est turbide, donc la visibilité ne sera pas super bonne. On se tâte du coup à se prendre nos plongées sur la côte est! En attendant que la météo se calme, on décide donc d'aller voir au nord est et au sud ouest, ça nous fera voir du pays par la même occasion! De dala dala en dala dala, nous découvrons des petits coins de paradis, des hôtels somptueux, indécents même, tellement ils sont VIDES! 


Pas un mzumgu à l'horizon, quelques gardes aux extrémités de l'hôtel uniquement. Certains hôtels sont même abandonnés ou en construction, on ne sait pas. Pourtant il y a des kilomètres de plages de sable blanc à perte de vue inexploité qui font le bonheur des massaïs qui envahissent les lieux! 


Au nord est, nous rencontrons Mohamed qui tresse des nattes avec des feuilles de palmiers sous un cocotier pour l'hôtel en construction peut être, on ne saura pas, il parle uniquement swahili. Quand on le regarde comme ça on dirait un jeu d'enfant, mais une fois assise à sa place, j'ai dû mis prendre à deux fois pour tresser aussi bien que lui de façon régulière et serrée. Toutes les habitations balnéaires sont faites ainsi, c'est joli, typique et pas cher. Quelques mètres plus loin, encore un faré d'abandonné puis un hôtel, on en profitera pour s'y doucher après nos baignades dans l'eau parfois turquoise parfois indigo, la palette de bleu varie tellement chaque seconde avec les rayons du soleil.


Après une après midi en snorkeling au "bleu lagoon", épuisés par le courant, nous décidons d'accoster le ponton d'un magnifique hôtel. Pareil pas un mzumgu, on réveillera même la barmaid en train de dormir sur sa chaise! On a été cons, on aurait du se faire servir un remontant plutôt que poser des questions inutiles pour cacher notre gêne. On en profitera pour encore se désaler plutôt que de se saouler!! 


Tout au sud, à la pointe de l'île, nous découvrons à Kizimkazi, un magnifique village de pêcheurs. Ici pas de marée, l'eau est translucide sur le sable blanc. Les boutres et les bateaux traditionnels à voile rouge se mélangent, l'atmosphère est paisible! On arrive un peu tard pour voir le butin de leur pêche, mais le décor est là. Les filets sont prêts et rangés pour sortir demain. Les enfants se baignent près de nous! Ils veulent tester nos palmes, masque et tuba!
C'est aussi ici que les touristes sont emmenés pour voir les dauphins. Beaucoup de pêcheurs ont laissé tomber leur activité principale pour devenir des fileurs pour ne pas dire traqueurs de dauphins, c'est forcément plus rentable à 30$ l'attraction!! Mais à ce rythme là, je doute que beaucoup de dauphins soient au rendez vous, surtout quand on sait qu'au départ, ils venaient dans ce lagon pour se reproduire!




Nous croisons quelques mzumgus échoués sur leur transat à l'ombre ou à la piscine de l'hôtel, car ici il fait 34 degrés, soit 46 degrés ressenti, avec un indice solaire à +13 ( indice allant en théorie de 0 à 11+). Le soleil est violent ici et l'ensoleillement de 12h/j, donc Lycra et indice 50+ obligatoire. Soumis à un climat 100% équatorial, l'archipel de Zanzibar se tient à l'écart des zones cycloniques, ce qui n'est pas négligeable.
Cette abondance d'hôtels de luxe, ces "all in" pratiquement vides alors que des milliers de zanzibarites luttent pour joindre les deux bouts, où devrais je dire pour juste essayer de se nourrir, se loger et se vêtir décemment, nous remet un peu à notre place!! Cette extrême pauvreté nous indigne quand même pas mal. Le temps de la colonisation est il réellement révolu...? C'est un autre débat!
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