samedi 27 décembre 2014

Vivre à Unguja, côté terre

Côté terre, à la ville de Paje, on voit des enfants heureux qui nous courent après en nous lançant des jambo, mambo, jambo!! C'est limite s'ils se chamaillent pour nous tenir la main. Les petites filles en tenue de princesse portent des voiles multicolores, plus timides et réservées, elles rient entre elles, on peut les entendre dire mzumgus, mzumgus par ci par là! Les femmes, elles nous lancent des "Karibuuuuniiii" nonchalants avec leur plus beau sourire, car côté terre le mzumgu se fait rare. A part en voiture privée ou en 4x4, on ne croise pas beaucoup de touristes dans la rue! 

À Unjuga, comme dans toutes les îles africaines, tous les objets ont une deuxième vie, tout se garde, se recycle, même ce qui nous semblerait inutile! 
Ici on récupère le corail mort, avec une broyeuse on fait des cailloux pour la fabrication de briques des maisons. La broyeuse trie même les cailloux par taille!


Ici, ce sont les hommes qui ont la tâche de la cuisine, et oui!! Ils passent la journée à éplucher des kilos et des kilos de pommes de terre pour les frites du soir! Des petits "snacks" fleurissent de partout dans des villes comme Paje, où le premier repas est à 0,75 cts d'euros soit 1500 shilling! On a tout testé... tout!!! Du poulpe, aux brochettes en plein air depuis 8h en passant par les crudités un peu séchées par la chaleur et même le jus de mangue-fruit de la passion-ananas avec les glaçons locaux, tout y est passé!! Je pense que notre estomac est prêt pour notre passage en Inde et au Népal!! 


D'autres "bwoina" ( monsieur en swahili ) s'improvisent menuisiers! Ils taillent des bouts de bois dans les troncs, puis tressent des cordages pour le dossier des transats, pour l'hôtel d'en face. On n'a vu personne confectionner vraiment de l'artisanat local. Seuls les massaïs font partout où ils vont des colliers de perles pour les vendre sur les plages touristiques!


Vers17h30, le soleil commence déjà à baisser, la place se transforme en vaste terrain de jeu pour les jeunes et les moins jeunes. Ici le football est le sport national, tous les hommes un peu à la mode portent un t-shirt de foot, de préférence de Zanzibar mais on retrouve les maillots de toutes les plus grandes équipes international (France, Angleterre, Argentine, Brésil... ) et national (PSG, OM, Barcelone, Arsenal ...). Autant nous avons un arc en ciel de foulards chez les filles, autant chez les garçons c'est aussi le défilé de couleur à l'effigie de son équipe de foot! 


Se déplacer sur l'île n'est pas un problème, de 500 shilling à 2000 shilling ( de 0,25 à 1€) la course en fonction de la distance! Autant nous avons raqué à l'aller, autant le retour à Stone Town est dérisoire maintenant que nous connaissons les tarifs!! Toute l'île est desservie par les dala dala du levé du jour au coucher du soleil soit 18h30 Max. C'est de loin le mode de transport que l'on a préféré, au grand air! Bon après plus de 25 personnes au lieu de 16 ça devient un peu problématique, surtout quand la personne assise toute au fond souhaite descendre! Ici la pauvreté crève les yeux, mais aucune mendicité dans cette île à 99% musulmane. Les gens acceptent la situation et tout le monde se débrouille pour gagner sa croute comme il peut. L'accès à l'eau n'est pas encore une chose courante dans tous les villages. Pour ce qui est de l'électricité n'en parlons pas! Seuls les hôtels et autres structures hôtelières possèdent ce luxe. Les autres se débrouillent à la bougie. Manger 3x par jour est également un privilège que très peu connaissent. Tout le monde prend en général deux repas, matin et soir. Le midi c'est grignotage de mangue, banane, jaquier, maracuja ou autre sur la route, avec un bon Coca-Cola africain ( encore plus sucré que le Coca-Cola européen, histoire de faire encore des diabétiques même dans les pays pauvres). 



La pauvreté contraste vraiment avec les hôtels touristiques, c'est vrai je radote, pardonnez moi d'insister!!! Mais je trouve ça complètement incompréhensible et aberrant! Comment le fossé peut être si large! Nous mangeons avec les zanzibarites pour 1€ et dormons chez les hôteliers blancs pour 40$ pour notre part, mais l'addition peut monter à 500$ la nuit!!!  L'archipel surfe sur un boom touristique depuis une vingtaine d'années, mais les investisseurs ont vu beaucoup trop grand! Le sud est complètement désert! Mis à part encore à Paje où les kitesurfeurs ont investi la plage. Le village de Kizimkazi est le plus défiguré de tous, la route de gauche pour les deux 5***** et la route de droite pour les pêcheurs, ici le commerce équitable n'existe pas! Les tensions montent dans certains villages, mais ça pour l'instant personne n'en parle pour ne pas affoler les mzumgus qui voudraient profiter des plages paradisiaques de Unguja.

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2 commentaires:

  1. Peut etre qu un jour les "sans dents" de l' Afrique se révolteront également !!!! On remarque que dans tous les continents il y a les extrèmes..... Bonne continuation et bisous!

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  2. Pourquoi s'occuper des plus pauvres, ce ne sont pas eux qui rapportent de l'argent aux requins... ça ne donne pas envie d'en rire.

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