mercredi 14 octobre 2015

Connaissez vous le centre de la COPE, à Ventiane?

Aujourd'hui, je voudrais vous parler d'une ONG qui me tient à cœur. Il s'agit de la COPE (Cooperative Orthotic & Prosthetic Enterprise); une ONG fondée en 1997, qui se consacre à fournir des prothèses, des orthèses, des soins médicaux, un suivi, un soutien, une solution, aux victimes laotiennes qui ont subies les bombardements de la guerre du Vietnam.

Avant de commencer de vous parler de ce centre d'informations interactifs et audiovisuels qu'est la COPE, il est nécessaire de se rappeler l'histoire, c'était il n'y a pas très longtemps, il y a un peu plus de 50 ans maintenant...


Durant la guerre du Vietnam, le Laos a était pris en étau entre ses frères communistes chinois et vietnamiens et la Thaïlande à la solde de l’impérialisme américain. L’aviation américaine était basée en Thaïlande, à 50 km de la frontière laotienne. Chaque jour, les pilotes qui effectués plusieurs centaines de raids sur le Vietnam, avaient pour ordre de ne jamais rentrer à plein pour des raisons de sécurité lors de l’atterrissage. Bien que le Laos n’ait jamais pris part à cette guerre, on estime qu’entre 1965 et 1975 plus de 2 millions de tonnes de bombes à fragmentation ou à sous-munitions, de défoliant et autres agents chimiques ont été lâchées sur la province de Xiengkhouang, ( plus que sur le Japon et l’Allemagne réunis durant la seconde Guerre Mondiale ).


Souvenez vous de la phrase du Commandant des forces américaines au Vietnam : "comme nous ne trouvons pas le Vietminh dans la forêt, nous raserons la forêt"!! Aucun pays n’a été plus bombardé de toute l’histoire de l’humanité : 260 000 000 clusters bombs, 580 000 bombing missions. Triste record pour ce petit pays qui n'a rien demandé à personne!


La première réunion fondatrice des pays signataires de la convention d’Oslo sur l’interdiction des bombes à sous-munitions se déroulera à Vientiane au Laos en 2012, soit presque 40 ans! Le Laos a subi de plein fouet les ravages de la guerre du Vietnam. Laos mène constamment une lutte désespérée pour effacer les pages noires d’une histoire écrite par d’autres. Il n‘est finalement que le triste témoin de la passivité de la communauté internationale...

Une partie de ce matériel militaire n'a jamais explosé, et est enterré dans les champs et les villages. Ces bombes qui n'explosent pas, mais qui possèdent une charge explosive sont connus sous le nom de UXO ( Munitions non explosées, en anglais). La surface contaminée au Laos est estimée à 87 000 km2, soit 1/3 du territoire. Chaque année 40 km2 sont traitées grâce à la fondation et à une équipe d'australiens, spécialistes dans le déminage, qui ont formés la population locale.

Depuis 40 ans, les cultivateurs du nord du Laos vivent la peur au ventre, pour eux et leur famille. Aller travailler signifie peut être se faire déchiqueter. Laisser les enfants jouer dans les village est synonyme d'amputation possible. Aujourd'hui encore malgré l'éducation faite dans les campagnes, les ravages continuent; les enfants s'amusent avec les petites "closter-bombs" qui ressemblent à de petits ballons ( 11% des victimes annuelle ), jusqu'à ce que celles ci explosent à bout de bras ou en shootant dedans. Les plus grands âgés de 8 à 16 ans travaillent dans les champs à détecter les bombes et les métaux lourds. Le kg de fragment d'obus est racheté 10 000 kips ( 1€ ) et les bombes retrouvaient sont délimitées avec de simples bâtons rouges surmontés par une tête de mort. L'achat d'un détecteur coûte 100 000 kips.



Chaque année l'inévitable arrive; près de 20 000 victimes de 1974 à ce jour, dont beaucoup décèderont avant d'arriver au dispensaire à des heures de piste, en tuktuk, qui de toutes façons sera incapable d'effectuer la moindre une amputation de sauvetage ou d'apporter de l'oxygène nécessaire à la survie. Aujourd'hui, c'est encore 100 nouveaux cas par an, parmi ces cas, il y a les démineurs, toujours les enfants en bas âges, les adolescents à la recherche de fragments d'obus, les agriculteurs.
On peut voir l'évolution entre les différentes prothèses, entre celles fabriquées par les locaux avec les moyens du bords, et celles fabriquées par la coopérative.  





Votre passage à la COPE est une évidence pour imaginer le quotidien de la population locale. Ce centre est gratuit, il ne demande rien, cependant vous pouvez si vous le désirer, faire un don ou acheter des souvenirs dont une partie est reversée pour l'achat de matériel, la confection de nouvelles prothèses, etc. Vous savez, toutes ces petites gouttes d'eau qui semblent être inutiles tellement elles sont infiniment petites, et qui finissent par former un océan... C'est vous, c'est nous!



En plus de cette expo instructive, le centre COPE diffuse de nombreux documentaires dans une salle vidéo, vous pouvez même choisir celui que vous voulez regarder, la liste est assez longue, le centre en possède une vingtaine. Comptez une bonne heure, si vous voulez en visionner un pour en savoir plus! Par contre, tout est en anglais. 

Le centre COPE est ouvert du lundi au vendredi, de 09h à 18h sans interruption, il se trouve à moins de 2kms du centre ville, prenez l'avenue des "champs élysées" en partant du palais présidentiel, puis tourner à la 2ème à droite Boulevard Khouvieng, vous pouvez donc y aller à pieds ( il est recensé sur l'application maps.me à "COPE Visitor Centre", en face du Green Park ). Les tuktuk connaissent tous le centre COPE, prévoir 10 000 à 20 000 kips en fonction de vos talents de négociateur! BONNE VISITE!!

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