mercredi 2 septembre 2015

Un court passage à Mandalay pour voir les batteurs d'or et le pont d'UBein

Mandalay est la ville que nous avons un peu négligée, par faute de temps essentiellement et aussi par faute d'envie faut le dire! Nous y avons passé une journée avec Seb, puis une autre après son départ. Mandalay est la deuxième plus grande ville du Myanmar, elle est sale, poussiéreuse et  pas forcément accueillante. Elle est aujourd'hui la capitale administrative de la région, alors qu'on l'a surnommait à l'époque des rois la "cité des joyaux". Et puis aussi, on voulait garder en souvenir les gigantesques champs de belles pagodes et de temples à Bagan, du coup, on a zappé les temples de Mandalay de peur qu'ils nous paraissent un peu fade.

Contrairement à Amarapura, l'ancienne capitale royale (1782-1857), qui est située à 12 km au sud de Mandalay, est dotée elle d'un certain charme. La promenade sur le pittoresque pont d'U Bein fait de 1060 pilotis, sur le lac Taungthaman, entièrement construit en bois de teck nous a ravis. Une après midi remplie de "mingalarbar", de selfies avec les birmans qui se termine par un joli couché de soleil. Pour la petite histoire, ce pont a été construit à partir de 1849 par le maire U Bein avec des colonnes de teck abandonnées lors du transfert de la capitale à Mandalay, il mesure 2kms, ce qui en fait le plus long pont en teck du monde.



Encore ici, de belles scènes de vie du quotidien des birmans. Les hommes sont à la pêche à la ligne, avec très peu de matériel comme toujours, de la vraie débrouillardise pour certains, ils arrivent a ramener des dizaines et des dizaines de poissons tous les jours. Tandis que les femmes elles, sont totalement immergées dans l'eau pour ramasser les filets. Ce pont très populaire attire   chaque jour de nombreux visiteurs de tous les pays du monde.






Mais à Mandalay, ce que l'on ne voulait absolument pas manquer c'était la visite d’un atelier de batteurs d’or. Cette activité en voie de disparition représente un travail titanesque d’un autre âge. Ces hommes travaillent dans un bruit ahurissant à marteler les feuilles d'or qui seront vendues aux fidèles à travers tout le pays pour recouvrir les effigies à l'image de Bouddha. Le travail est dur et ingrat, tels des forcenés, ces jeunes hommes travaillent debout l'échine courbée à marteler des blocs de feuilles d'or intercalés dans des feuilles de bambous, le tout enfermé dans un carcan en cuir. Ils travaillent jusqu'à 12h/j étant payés au rendement.



A la base, une pépite d’or est aplatie et étirée par le martelage pour obtenir un ruban. Celui-ci est coupé en 6, et ces feuilles sont intercalées entre des feuilles de bambou pour être de nouveau étirées. Ce bloc enfermé dans un carcan en cuir est ensuite placé sur une pierre et frappée à l’aide d’un lourd maillet de 3kg, pendant ½ heure. Les petits carrés d’or sont ainsi encore aplatis : on obtient des morceaux plus grands et plus fins. Chaque morceau est de nouveau coupé en 6 et de nouveau empaqueté en alternant toujours une feuille d’or, une feuille de bambou. L'opération est renouveler 3x. Au final on obtient un bloc de 700 feuilles avec une pépite initiale. Le dernier martelage dure cette fois 5h.



Des horloges sont installées aux 4 coins de la pièce, mais certains utilisent encore la méthode classique du sablier dans l'eau. Pour ce travail, ces hommes sont payés à la journée selon leur travail du jour. Chaque feuille abîmée est retirée du lot. Les meilleurs gagent jusqu'à 8 000 kyats par jour ( 8 $ ). Alors que le bloc de 700 feuilles vaut lui 1000 kyats la feuille, soit 7 000 $ le bloc!! Inutile de vous dire, que les hommes dégoulinent de transpiration et la chaleur de bête qu'il règne dans l'atmosphère ambiante!


L'étape finale est dédiée au savoir faire et à la patience des femmes. Elles sont dans la pièce d'à coté, assises sur les genoux, dans un silence religieux, pour ne pas perturber leur travail. Celles ci doivent décoller la belle feuille d'or de 2,5cm x 2,5cm est la placer sur une feuille rouge. Ce travail est vraiment méticuleux et demande beaucoup de dextérité car les feuilles sont d'une finesse extrême et chaque feuille déchirée est une feuille perdue, et donc un manque à gagner sur leur salaire de la journée. Elles se talc le bout des doigts pour avoir une meilleure adhérence et utilise une pince à épiler pour les manier, tout ça biensur dans une chaleur infernale et sans ventilateur, qui ferait voler toutes les feuilles!!



Pour info quand même, si vous passez à Mandalay avant de vous rendre à Bagan, il y a le Kyaung Shwe in Bin, un ancien monastère datant de 1895 composé uniquement de teck, ce qui le rend particuliers. L'entrée de cette visite à 10$, nous a aussi refroidi par son prix. On a juste profiter de ces extérieurs et cela nous a largement suffit.

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