vendredi 25 septembre 2015

Chiang Rai entre nature luxuriante, minorités ethniques et triangle d'or

Comment ne pas tomber amoureux de la ville de Chiang Rai et de ses montagnes environnantes? Beaucoup moins peuplée que la grande Chiang Mai, et beaucoup moins touristique également, ici on se sent bien, un peu comme à la maison. Nous avons posé d'ailleurs nos sacs "chez nous", cette petite homestay de 4 chambres, toutes en couleurs, tenue par un couple franco-thaï, à 100m de la gare routière, en plein centre ville, idéal pour rayonner dans la région. 

La région de Chiang Rai a surtout fait parler d'elle à cause du Triangle d'or. Situé au croisement du nord de la Thaïlande, du Laos et du Myanmar, l'or est en fait un surnom pour l'opium qui circulait allègrement dans la zone. Le trafic y est encore présent mais en toute discrétion, car puni de 2 ans d'emprisonnement allant jusqu'à perpétuité, si vous êtes pris!

C'est ici, en 1434, dans le temple de Phra Kheo, que l'on a découvert le fameux Bouddha d'Emeraude, aujourd'hui conservé à Bangkok ( que l'on verra fin septembre après notre boucle de 3 mois en Asie du Sud Est ). On vous conseille de ne pas manquer la visite du Wat Rong Khun dit aussi le temple blanc, une œuvre récente de 1997, de Chalermchai Kositpipat, qui symbolise la pureté du bouddhisme. Ambiance couchée de soleil pour une sérénité garantie.




On ne peut pas nier la beauté des temples en Thaïlande, mais plus que tout au monde, nous ce que l'on aime c'est le contact avec la population! Comme nous avons toujours cette soif de connaissances envers les minorités ethniques, on se rend au Hill Tribe Muséum. Ce petit musée est vraiment très instructif grâce à sa vidéo d'une vingtaine de minutes sur les 6 principales ethnies de la région, on vous les présente :

Les Karens sont originaires du Sud-ouest de la Chine qu’ils ont quitté pour s’installer en Birmanie voisine. Ils migrent ensuite en Thaïlande pour fuir les combats entre Thaïs et birmans. La très grande majorité des Karens vit aujourd’hui à l’ouest du pays le long de la frontière Birmane. C’est le groupe ethnique le plus important de Thaïlande, soit environ 500.000 individus. Les Karens cultivent le riz, les fruits et légumes et élèvent quelques cochons, buffles et poulets. La tenue traditionnelle des femmes est un sarong brodé accompagné d’un gilet assorti.

Les Hmongs sont environ 200.000 en Thaïlande. Ils sont originaires du Nord de la Chine (où ils y vivaient déjà il y a 3000 ans), mais sont arrivés en Thaïlande après avoir vécu au Laos. Etablis dans des villages d’altitude (le plus souvent vers 1000-1500m), ils cultivent le maïs, le riz et des fruits, cultures de substitution à celle du pavot dans laquelle ils étaient fortement impliqués avant son interdiction au milieu du XXème siècle. La tenue traditionnelle des femmes se compose d’une jupe plissée en coton ou chanvre, d’un tablier et d’une veste de velours décorés de motifs géométriques brodés et de tresses ornées.

Les Yao sont originaires du Sud-ouest de la Chine et se sont installés en Thaïlande à partir du Laos. Ils commencèrent leur émigration vers le sud au XIXème siècle. Arrivés un siècle plus tard en Thaïlande, ils sont surtout installés dans le Nord-ouest, à proximité du Laos. Leurs villages se situent en général au dessus de 1000m d’altitude et jamais en dessous d’un village d’une autre ethnie. Pour le nouvel an et les jours de fêtes, les femmes arborent de nombreux bijoux en argent (bracelets, colliers, chaines, pendentifs). Elles en profitent également pour arborer leur tenue traditionnelle surtout reconnaissable à un long turban et un boa rouge vif.

Les Lahu sont issus de la principale tribu du groupe ethnique Tibéto-birman qui comprend aussi les Akha et les Lisu, soit 120 000 personnes. les Lahu partagent avec ces tribus une langue similaire, des caractéristiques socio-culturels proches et une origine commune. Ils quittèrent la Chine au XVIIIème siècle, où ils étaient installés dans la province du Yunnan, pour se rendre d’abord en Birmanie puis en Thaïlande. Ils occupent principalement l’extrême nord du pays de Mae Hong Son au Traingle d’or, le long de la frontière Birmane. Souvent installés à plus de 1000m d’altitude, les Lahu cultivent le riz et le maïs après avoir cultivé le pavot pendant des décennies. Ils possèdent également du bétail. A l’occasion de certaines fêtes (Nouvel An en Janvier et Février par exemple), les femmes revêtent un costume traditionnel composé d’une veste et d’un sarong brodés de formes géométriques.

Les Akha viennent initialement du Sud-ouest de la Chine, avant d’arriver au début du siècle précédent, dans le Nord de la Thaïlande, ils se sont installés en Birmanie. La majorité d’entre eux est d’ailleurs resté là-bas. La Birmanie compterait environ 350.000 Akha contre un peu plus de 70.000 pour la Thaïlande. C'est dans la région de Chiang Rai que l’on retrouve la majorité des villages, en basse ou moyenne altitude. La tenue traditionnelle Akha est particulièrement belle et typique. Elle est reconnaissable à une coiffe de forme différente, conique ou ronde, incrustée de boutons, de pièces, de perles et de pompons. Le reste de la tenue se compose d’une veste et d’une jupe noires agrémentées d’une ceinture et de jambières brodées.


Les Lisu sont arrivés dans le Nord dans la seconde moitié du XXème siècle. Ils ont commencé par cultiver le pavot pour ensuite se concentrer à la culture sur brulis en altitude (riz, maïs, patates, haricots). Les hommes sont réputés très bons chasseurs. Surtout présents le long de la frontière Birmane entre Mae Hong Son et Chiang Rai, les villages Lisu se situent à 1000m d’altitude à proximité de rivières. La tenue traditionnelle Lisu se compose d’une jupe noire et d’une grande tunique reconnaissable à ses bandes orange au niveau du cou et des épaules. Lors des fêtes, les femmes se parent également d’un gilet en velours orné de centaines de boutons argentés et d’une coiffe rouge caractéristique.

A partir de là, on sait que ces ethnies existent bel et bien; ici elles sont protégées par des ONG, qui organisent des tours sur mesure à la journée, en petit groupe! Et forcément, comme ce n'est pas un business "zoo humains", tout ça à un coût, que l'on ne peut pas se permettre malheureusement ( 1200 bahts/p la journée = 30€ ). Mais on sort de cette visite, heureux et satisfaits de savoir qu'ici, ces personnes ont des droits et des devoirs qui respectent la convention des droits de l'homme. Et, on va pas vous mentir, en consultant les feuilles d'excursion, on a pris quelques petits repères pour aller à la rencontre des Akha, mais pour ça, il va falloir en faire des kilomètres et se perdre mais bien comme il faut dans les petits chemins boueux de montagnes!


Et c'est ce que l'on a fait, toujours avec notre bécane, on a parcouru les plus beaux paysages de Chiang Rai, allant jusqu'à la frontière birmane, à travers les champs de rizières, toujours face à de somptueux paysages et ne lâchant rien!!! Entre cascades, jungle luxuriante ( et serpents ), champs de thé, des sourires mais aussi des fous rires, nous avons fait de belles rencontres chez les Akha 







Côté culinaire, nous avons dégoté THE restaurant, l'incontournable restaurant de Chiang Rai appelé le BBQ. Pour le trouver, il suffit de demander la rue du marché du dimanche!! A ne pas confondre avec le night bazar qui est vraiment un marché attrape touristes, sans intérêt!! D'ailleurs, ici il n'y a que des locaux. Le principe du restaurant est simple, on cuit ses aliments soit dans un bouillon soit en grillade, au choix! Certains appellent ça barbecue d'autres fondue. Et c'est à vo-lon-té, ce qui est plutôt rare, pour la somme de 200 bahts ( 5€ )!! Au menu, bœuf, poulet, cœur de canards, porc, dorade, poulpe, calamars, etc... Idéal pour les viandards du Sud Ouest!!


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