L'aventure continue, nous voilà maintenant au Myanmar, ou plutôt devrais je dire en République de l'Union du Myanmar, un nouveau pays pour tous, encore un peu méconnu des habitants de cette planète, car il s'agit de l'ex Birmanie! Alors pourquoi, on ne dit plus Birmanie aujourd'hui? Avant l'indépendance en 1948, on peut parler du pays comme étant Birmanie, après 1948, soit depuis l'unification du pays et malgré les guerres, il est important pour le peuple d'utiliser le nom Myanamar, qui englobe chaque état et toutes les ethnies, soit pas que les birmans!
Après l'indépendance de l'Inde en 1947, la Birmanie prend la sienne auprès des britanniques un an après. Le soucis, c'est que ce petit pays est composé de nombreuses minorités, plus d'une centaine, c'est peu dire; d'où une guerre civile durant l'année de l'indépendance. Du coup, c'est le régime militaire qui a pris place au pouvoir jusqu'en 2010, après 50 ans de répression, l'espoir revient avec Aung San Suu Kyi! Une femme, qui propose un gouvernent basé sur les droits de l'homme et un changement démocratique, donc civil! Dans toutes les maisons et les "shop", il n'est pas impossible que vous rencontriez ces deux visages! Ils sont à vrai dire omniprésents, mais le jeune homme au regard fier portant la casquette militaire n'est pas un candidat aux élections de 2015, c'est Aung San, le père de Aung San Suu Kyi, le défunt héros de l'indépendance.
Le Myanmar c'est donc une mosaïque des peuples avec aujourd'hui les birmans qui forment 70% de la population globale. Le gouvernement reconnaît 135 groupes ethniques distincts qui composent 8 ethnies majeures, soit les Birmans, les Shan, les Môn, les Karen, les Kayah, les Chin, les Kachin et les Arakanais. D'où, le découpage du pays en 7 régions à majorités Birmanes, 7 états peuplés des minorités et 6 enclaves qui possèdent une certaine autonomie! Bref, il y a de quoi y perdre son latin dans tout ça! Un peu comme nous avec nos nouvelles régions et nouveaux départements!!
Pourquoi on se bat? Eh bien, c'est un peu toujours pareil et comme partout: le pouvoir, les frontières, la religion et l'argent! Comme Gandhi en Inde, Aung San Suu Kyi n'a qu'un seul souhait : la réconciliation nationale, après une vie personnelle et politique tumultueuse ( prisonnière d'opinion pendant 15 ans et assignée à domicile )! Après, avoir reçu le prix Nobel de la paix, elle est désormais élue au parlement du Myanmar, c'est la présidente du principal parti œuvrant pour la démocratie! Pas étonnant qu'elle soit comparée au "père de la nation" Gandhi ou à Nelson Mandela! Du coup, on avait vu de nombreux reportages sur le Myanmar avant de venir, mais pas le film de Luc Besson, The Lady, que l'on s'est empressé de télécharger!
Aujourd'hui, la question est, comment voyager dans ce pays nouvellement ouvert au tourisme, si longtemps corrompu? Le Myanmar s'est ouvert au tourisme pour la première fois en 1996, puis s'est refermé de nombreuses fois, aujourd'hui, il est réellement en vogue depuis 2010. Comme partout, il faut biensur respecter les us et coutumes; s'adapter au pays qui nous accueille et surtout laisser un impact positif. Mais pas que, on aimerait faire en sorte que l'argent profite aux bonnes personnes! Donc par pitié, si vous vous rendez au Myanmar, éviter de passer par un tour operator. Vérifier aussi que votre agence de voyage de métropole collabore avec une petite agence locale, qui n'est pas en lien avec le gouvernement. Mais le mieux, reste de voyager individuellement ou en petits groupes, en itinérant pour que cela profite à tous!
On aime déjà le Myanmar, pour les traditions qu'ils ont su préservé, aussi ce sont les seuls en Asie du Sud est à ne pas avoir adoptés le pantalon à l'occidentale. Ici, hommes comme femmes portent le "longyi", sorte de sarong unisexe, qui est en fait, une pièce de tissu enroulée autour de la taille, vraiment bien adaptée au climat tropical et qui plus est, est super joli. Les femmes portent des ensemble fait main et sur mesure qui leur sied la taille à ravir!! Aussi, hommes, femmes et enfants se couvrent tradionnellement le visage de Thanaka, un produit cosmétique d'origine végétale, couleur jaune pâle, qui rend la peau douce, protège du soleil et possède une action anti mycosique. Son usage remonterait à plus de 2000 an!
Soif de ferveur bouddhiste, ce pays semble fait pour nous; entre ses pagodes, ses stupas, ses monastères, ses grottes et ses lieux de pèlerinage, il y a de quoi faire et en prendre plein les yeux. Nous sommes à Rangoon, ou Yangon, pour ça s'est selon, on aime d'or et déjà le Myanmar, un pays qui nous fait rêver, des habitants que l'on a envie de connaître et qui veulent bien que l'on s'attardent à leur côté. Ici, pas de négociations intempestives à tout bout de champs, on nous vend et on achète au juste prix, c'est tout bête, mais c'est tellement appréciable! Bon, faut l'admettre, les taxis et les compagnies de bus cherchent toujours à grappiller quelques kyats, mais c'est de bonne guerre. Certaines excursions sont au prix touristique, jusqu'à 20x plus chers que pour les locaux. Mais ça, on y peut rien, c'est le gouvernement qui s'enrichit!
Le Myanmar, c'est ça, prendre son temps au calme, s'asseoir, écouter, échanger et comprendre, avec des gens ouverts, souriants et accueillants, c'est là le vrai trésor de ce pays!!
Malheureusement, comme tout pays en voie de développement, le Myanmar a aussi ses paradoxes. Ici les droits de l'homme sont encore bafoués, vous verrez des enfants de 8/10 travailler dans les restaurants, des enfants de 6 ans vendre des cartes postales dans les pagodes de Bagan, et où le tourisme sexuel pédophile est également en plein essor...
Lors de notre passage, nous avons aussi été témoin de la solidarité nationale. Nous pensions juste vivre une mousson annuelle, mais nous avons en fait subit 10j de pluie, suite à un typhon, qui a fait 56 morts et 315 000 sinistrés dans l'état Rakhine. Suite à ce tragique événement, on a assisté à une mobilisation nationale un peu partout, dans la rue, dans les magasins : des chants, des danses se sont improvisés par les jeunes pour récolter des fonds pour les plus démunies, qui ont tout perdu. L'UNICEF s'est également mobilisé pour venir en aide aux victimes submergées par les inondations ( 7m d'eau par endroit ). Et la population a massivement répondu aux dons. On a vu des locaux donner jusqu'à 15 000 kyats ( 11€ ), qui représentent 3j d'un salaire moyen, des touristes aussi se mobiliser ( 30 000 kyats pour certains : 22€ ). On n'a forcément pas pu rester insensibles à ça non plus, reste à espérer maintenant que l'argent aille aux bonnes personnes...
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